Aimé Olivier de Sanderval est un industriel et explorateur de la deuxième moitié du XIXème siècle. Passionné par le vélocipède, il est connu pour être un des premiers européens à entrer dans le royaume Peul en Afrique.
Être un industriel du vélo et monter des expéditions en Afrique, c’est le projet d’Aimé Olivier de Sanderval. Un projet extraordinaire réalisé en partie grâce à sa fortune et surtout celle de sa femme, une riche héritière d’une famille d’armateurs marseillais. Une vie d’aventure pleine d’émotions.
Un passionné du vélo
Né le 10 juillet 1840 à Lyon, Aimé Victor Olivier se passionne pour les récits de voyages et d’aventures publiés par l’explorateur René Caillé, connu pour être le premier occidental à revenir de Tombouctou. Ingénieur, Sanderval sort diplômé de l’école Centrale en 1864. En 1867, sa famille lui confie la gestion d’une usine de produits chimiques. Féru d’aventures, il se lance dans l’étude des vélocipèdes et fonde à ce titre la Compagnie française du vélocipède. Il invente la roue à rayons et organise avec son frère et un ami le premier voyage deux-roues du monde entre Paris et Avignon.
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En 1868, il propose son invention aux postiers de son voisinage en Charente-Maritime pour leur faciliter le déplacement. Avec le gain de temps de ces derniers dans la distribution du courrier, il propose à l’administration des postes 200 vélocipèdes qu’il entretient gratuitement. Sa société fournit l’entièreté du matériel pour réaliser la première course Paris-Rouen. La guerre de 1870 suspend temporairement son activité qu’il reprend notamment en réalisant le premier rapport sur la pertinence des vélocipèdes dans le cadre militaire.
L’envie d’exotisme
La littérature des grands explorateurs le pousse à s’ouvrir à l’Afrique, encore peu connue. Il organise ainsi sa première expédition au pays des Peuls et devient le premier européen à rencontrer l’Almamy du royaume du Fouta Djalon, un massif montagneux en Guinée. Il décrit dans ses carnets de voyage la beauté et la grandeur de la civilisation Peul. Ces écrits seront repris par différents journaux français de l’époque. A ce titre, il effectuera plusieurs séjours dans ce royaume entre 1880 et 1919. A l’opposé des valeurs républicaines de l’époque, Sanderval préconise la connaissance de ces civilisations en ouvrant un véritable dialogue avec ces populations.
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L’élite Peul lui confère le titre de roi en lui accordant des terres et le droit de battre monnaie à son effigie. Son plus grand projet consiste en la création d’un chemin de fer afin de relier les principales zones du royaume Peul et de l’Afrique française. Son entreprise est soutenue par Ferdinand de Lesseps, le célèbre constructeur du canal de Suez mais le projet n’aboutit pas. Il est témoin de la fin du royaume en 1896 où les Français battent le dernier almamy du Fouta-Djalon, Boubacar Biro Barry, à la bataille de Porédaka. Sanderval contribue à la création de la ville de Conakry, capitale de Guinée où sa case est classée au titre des monuments historiques depuis 1960. En France, il passe ses dernières années dans la propriété de sa belle-famille à Montredon à côté de Marseille. Aimé Olivier de Sanderval décède le 22 mars 1919 à Marseille.
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