Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine en février 2022 à Moscou. ©Présidence russe

Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine en février 2022 à Moscou. ©Présidence russe

Le général Henri Roure revient sur la crise française sur le territoire national et la perte d’influence de Paris sur le continent africain.

 

La décision brutale du Sénégal et du Tchad de ne plus vouloir de l’Armée française sur leur sol m’a décidé à écrire ce billet. Après des décennies, voire des siècles pour le Sénégal, la France est rejetée dans son expression amicale la plus aboutie : la défense et l’engagement de ses soldats au profit de ces pays. Notre aide militaire et la proximité avec nos frères d’armes sont ainsi hypothéquées, comme l’appui sécuritaire procuré. Il est certain que l’on ne peut pas mettre en exergue subitement un fait connu depuis son origine et accuser son propre pays d’avoir, à Thiaroye, à côté de Dakar, tué délibérément des révoltés, sans qu’il y ait des conséquences.

Bien évidemment ce mouvement d’humeur des Tchadiens et des Sénégalais était prévisible pour qui se montre compréhensif de l’âme africaine. Il ne fait que s’inscrire dans une longue suite de déboires français récents, répondant à une attitude déviante des autorités parisiennes actuelles. Notre exclusion humiliante du Mali, du Niger, du Burkina Faso et de RCA, auxquels nous avions offert la sueur et le sang de nos soldats, en plus des bienfaits de notre coopération, ont initié cette réponse des pays africains et de leurs dirigeants à l’abaissement des nôtres, mais surtout du principal d’entre eux. Ces gens qui nous gouvernent n’avaient déjà pas réagi lorsque le Gabon et le Togo avaient demandé leur adhésion au Commonwealth. Des pays francophones partir chez les Anglais, quelle claque !

 

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Mais je crois que le mépris imbécile exprimé par Paris a trouvé un symbole dans l’envoi au Cameroun d’un ambassadeur pour la cause LGBT+ en octobre 2022. Les Africains ne sont pas à l’abri des dérives sexuelles, mais dans la structure tribale ou ethnique des sociétés, elles demeurent des déviances, des vices à combattre. Une croyance profondément ancrée qui doit être respectée. Cette tentative absurde s’est évidemment retournée contre l’initiateur. L’ambassadeur n’a pas été reçu et le regard porté sur la France en a été encore davantage entaché. Ce qui fit tâche aussi, fut la tentative d’envoi de coopérants européens ignorant notre langue commune. Il s’agissait d’habituer au remplacement de la France par cette future entité imaginée par les eurocrates. Ça ne pouvait pas passer…

En réalité, il faut admettre que l’Afrique regorge de richesses et que l’intérêt des puissances s’y porte de plus en plus. Les Africains francophones regardent l’affaiblissement volontaire de la France et ils en tirent des conclusions. Il est au demeurant facile de contester sa présence, d’autant plus qu’elle-même se discréditait avec un goût suicidaire. C’est ainsi que nous voyons sans rien dire des villageois massacrés par l’Africa corps (curieusement nommé) anciennement Wagner.

Pour certains pays africains, la Russie donne l’exemple d’un pays fort avec lequel des relations peuvent s’établir dans une compréhension mutuelle. Là aussi, ce regard est peut-être faux, mais il inspire. Mais comme l’a dit le président actuel « je refuse la compétition stratégique en Afrique ». Avec la Russie, ce sont les BRICS+ qui trouvent crédit auprès des États de ce continent si proche. Tant pis si derrière cette organisation sont tapis Chine, Russie, Arabie Saoudite et quelques autres voraces, qui ne tarderont pas à se révéler comme les pires exploiteurs.

 

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De manière invraisemblable, le personnage en cause mène avec constance une propagande idéologique anti-française qui contribue puissamment à la ruine de notre influence. Ses aberrations philosophiques l’ont amené à faire déposer une gerbe par notre ambassadeur à Alger sur la tombe de Larbi Ben M’hidi, cet assassin reconnu et initiateur dans le sang d’innocents de la guerre d’Algérie. Tous ceux qui se sont intéressé à ces événements savaient qu’il avait, fort justement, été exécuté pour ses crimes. Cet avilissement n’a évidemment servi à rien d’autre qu’à humilier, une fois encore, la France et à jeter l’opprobre sur son président.

Il n’est ainsi nullement étonnant que le régime algérien, dictatorial, islamique et corrompu, ait sans aucune hésitation arrêté Boualem Sansal, écrivain français à la plume aussi noble que les sentiments qu’il porte à la France qui vient de reconnaître en lui un de ses fils. Le président devant la personnalité de l’impétrant ne pouvait toutefois pas faire autrement que lui remettre personnellement son attestation de citoyenneté. En conséquence ce que subit Boualem Sansal devient une humiliation de plus pour le chef de l’État et la France.

De même le comportement de ce personnage lors de sa visite d’État au Maroc interpelle. Non seulement il amena avec lui un islamiste, mais il eut l’audace de faire le panégyrique de l’occupation musulmane de l’Espagne. L’époque d’El Andalous a été pourtant, pendant sept siècles une guerre permanente entre chrétiens et musulmans, jusqu’à ce que la mère de Boabdil finisse par dire à son fils devant Grenade reconquise « pleure comme une femme celle que tu n’as pas su garder comme un homme ». La victoire des chrétiens pouvait ainsi être regrettée comme a semblé le sous-entendre le visiteur du roi du Maroc. Il est vrai que pendant cette longue époque les chrétiens étaient parfaitement imprégnés de l’idée que l’islam était l’ennemi.

 

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Le président actuel dans la mission d’effacement de 1500 ans d’histoire qu’il s’est fixée, se moque de ce que les nostalgiques, les conservateurs, les fidèles à la nation et plus généralement les patriotes, peuvent penser et dire. Bien au contraire, il se félicite de respecter la ligne de conduite qu’il s’est fixée en conformité avec ce que ses mentors lui ont demandé. La dislocation du corps diplomatique a amené dans les postes à l’étranger, tout comme dans les directions centrales, des personnages serviles, otanomanes, américanophiles et européistes, disposés à relayer toutes les compromissions et les abaissements souhaités par le pouvoir. Ils appartiennent à une caste plus étendue, proche de toutes les aberrations qui se propagent dans certaines sphères et cherchent à faire croire qu’elle détient la vérité.

Ce président que nous nous sommes donnés, poursuit avec persévérance son travail de minage dans l’organisation de la France elle-même. Non content d’avoir supprimé d’une décision absurde le corps diplomatique et mis ainsi fin à une efficacité qui pouvait nuire aux intérêts de nos amis désignés et adversaires reconnus, il a fait de même avec le corps préfectoral. Désormais nos préfectures et gouvernements territoriaux, peuvent accueillir tous ses amis et ainsi mener une politique régionale selon ses idées.

D’ailleurs, l’intention trouble de subordination territoriale a trouvé une expression avec la création dérogatoire au droit commun des départements et régions, de la Collectivité Européenne d’Alsace dont le nom fait référence à sa position géographique, à sa vocation transfrontalière ainsi qu’à la présence de nombreuses institution européennes sur son territoire. Elle pourrait s’avérer une sorte d’anticipation à une gestion fédérale des terres. Nos Poilus, de là où ils nous regardent, doivent apprécier…

En résultante de cette action de sape et de la politique extérieure, les terres d’Outre-mer s’agitent. Une violente révolte a ainsi secoué la Nouvelle-Calédonie, soutenue par l’Azerbaïdjan. De quoi étonner apparemment. Mais en réalité ce petit pays musulman du Caucase, répondait ainsi, avec les encouragements discrets de Moscou, au soutien que la France apportait à l’Arménie chrétienne et amie et à l’Ukraine.

Pour une fois, la France agissait sur la trajectoire de sa mission de protectrice des chrétiens d’Orient, probablement grâce à la forte influence des Français d’origine arménienne. Bien sûr aucune mesure de rétorsion contre cette ingérence n’a été véritablement prise. La faiblesse de l’État, incapable désormais d’assurer la protection économique de ses citoyens, a évidemment fait naître des troubles en Guadeloupe et en Martinique. Ils faisaient écho à la colère des Gilets jaunes, à celle plus récente des agriculteurs et au désenchantement de toute la population.

 

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Ce personnage indifférent à l’image qu’il véhicule en France, où les trois quarts des citoyens lui sont hostiles, ne dispose pas d’une meilleure audience à l’étranger en dehors du milieu anglo-saxon auquel il se soumet et dont il baragouine la langue.

Il ne s’agit pas de faire ici le bilan des sept années écoulées et de commenter les conséquences absurdes de la dissolution de l’Assemblée nationale et la chute du gouvernement de Michel Barnier, mais de proposer un éclairage complémentaire sur l’état de délabrement et d’humiliation de notre pays. Il est inutile, tant il s’agit du carburant de la rancœur populaire, d’évoquer l’insécurité qui couvre d’une chape d’inquiétude le quotidien des habitants de nos villes et maintenant de nos campagnes.

Il n’est pas non plus nécessaire de s’étendre sur les mensonges concernant une immigration méprisante pour la France et les Français que les mea-culpa systématisés et l’absence de coopération avec les pays d’origine, stimulent. Il est encore moins indispensable de faire allusion aux ravages commis sur notre industrie, notre agriculture, notre éducation nationale, notre langue, notre unité par ce qui n’est pas de l’indifférence ou de l’incompétence, mais le résultat d’une idéologie appliquée à laquelle par naïveté nous nous sommes soumis. Inutile non plus de rappeler les abandons de souveraineté qui nous discréditent dans un monde à la recherche d’indépendances nationales, ni décrire notre perte d’influence au Proche-Orient et ailleurs…Tout cela est trop évident.

 


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