La fin du remboursement d'un traitement de pointe contre les AVC inquiète les médecins. Image d'illustration

Depuis le 1er mars, le cathéter de thrombo-aspiration, un équipement important pour le traitement des AVC n’est plus pris en charge par la Sécurité sociale. Privé du remboursement de l’Etat, il est désormais entièrement à la charge du patient.

 

Une décision incompréhensible. Le 1er mars, la Sécurité sociale a décidé de dérembourser les cathéters nécessaires à la thrombo-aspiration. Utilisés dans le cadre du traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC), ils permettent de pratiquer une thrombectomie, opération visant à retirer les caillots de sang présents dans le cerveau des patients atteints.

 

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Cette technologie innovante, utilisée de manière récurrente engendre un surcoût pour les hôpitaux, ou le cas échéant pour les patients, de l’ordre de 1 500€ pièce. Une situation dramatique alors  que les AVC touchent un peu plus de 150 000 personnes par an en France et qu’ils sont la première cause de l’handicap chez l’adulte selon le directeur général de l’hôpital Fondation Rothschild de Paris, Julien Gottsmann.

 

Une méthode déployée largement

Cette méthode de traitement, présente dans peu d’hôpitaux publics, devait être déployée plus largement dans un avenir proche selon les vœux du gouvernement lui-même. Étrange décision s’il en est que de demander la généralisation d’un procédé que l’on s’efforce de tuer dans l’œuf en actant son déremboursement.

Si les cathéters en question sont assez coûteux pour le contribuable (leur prix est évalué à l’année à 450 000€ pour l’hôpital de la Fondation Rothschild), le coût engendré au titre du traitement du handicap de l’adulte, n’ayant pas pu avoir recours à une telle intervention, n’en serait pas moindre, bien au contraire !

 

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Notons qu’une prise en charge réalisée avec l’intervention d’une thrombectomie ne permet pas toujours au patient de vivre normalement après un accident vasculaire cérébral. Le journal Sud-Ouest présente ainsi le cas d’un patient, ayant eu recours à une thrombectomie, engagé dans une procédure de rééducation durant une année, période pendant laquelle il a réappris à « marcher, courir, retrouver une vie normale ».

 

Une décision incompréhensible

Au-delà d’une décision scandaleuse sur le plan purement médical, l’État étant garant  de la protection sanitaire de sa population,  cette mise au ban de la logique de remboursement d’un traitement vital remet en cause encore un peu plus l’humanité d’un système à la dérive.

Si certains médecins interrogés, par d’autres médias, sont confiants quant à un futur « nouveau remboursement » des cathéters nécessaires au traitement des AVC, nous ne pouvons que constater le cynisme d’un système politique qui semble agir, tapi dans l’ombre, ne restaurant la plus nécessaire et minimale justice sociale qu’en cas de conflit. Advienne que pourra.

 


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