Dissolution de Génération identitaire : une décision politique arbitraire

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En mars 2019, des militants de Génération Identitaire ont occupé le toit de la CAF de Bobigny. ©DR/CFDT93

Le mercredi 3 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la dissolution de Génération identitaire, mouvement politique contesté pour ses actions contre l’immigration.

 

Le quinquennat d’Emmanuel Macron laissera plus de traces que celui de son prédécesseur. Le mercredi 3 mars, son ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a fièrement annoncé sur son compte Twitter la dissolution du mouvement politique Génération identitaire. La raison ? Selon le ministre, ses membres inciteraient « à la discrimination, la haine et la violence ».

 

Un effet miroir ?

A la suite de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020, Gerald Darmanin avait rappelé sa « ferme résolution » de combattre l’islamisme radical. Comme un trophée, il avait alors annoncé proposer en Conseil des ministres la dissolution de l’ONG musulmane Baraka City, obtenue le 28 octobre et celle du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ; collectif auto-dissout qui a d’ailleurs annoncé redéployer ses actifs à l’étranger. Selon le ministre, Baraka City « incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mouvance islamiste radicale, se complaisait à justifier des actes terroristes » et le CCIF était une « officine islamiste œuvrant contre la République ». Mais c’était sans compter sur le  « en même temps » macronien… Pour lutter contre l’islamophobie, il lui fallait donc trouver son « effet miroir » dans le but de combler son aile progressiste.

 

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La cible est trouvée. Ce sera Génération identitaire, collectif qui lutte contre « l’islamisation » et « l’invasion migratoire » en France. Le mouvement s’est fait connaître lors de l’occupation illégale d’une mosquée en construction à Poitiers en 2012. Une action pour laquelle les personnes impliquées ont été relaxées par la justice. Spécialiste de l’agit-prop, le mouvement se déploie en 2018 à la frontière franco-italienne pour montrer l’inexistence de cette dernière face à l’immigration afro-orientale en provenance d’Italie. Une certaine classe politico médiatique se scandalise mais les prévenus sont relaxés. En 2021, c’est au tour des Pyrénées de recevoir le mouvement pour les mêmes raisons : défendre les frontières contre « le risque terroriste » avancé par la préfecture de Haute-Garonne. L’affaire est encore mise en avant dans les médias, mais toujours pas de condamnation en vue. Le préfet et les responsables politiques locaux affirment même que cette action n’a provoqué « aucun trouble à l’ordre public ». Suite à cette action, le procureur de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, ira même jusqu’à saisir la division de lutte contre les crimes de haine de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).

 

Une dissolution politique

Ce n’est pas la première fois qu’une procédure de dissolution est enclenchée. Déjà en 2019, le gouvernement avait tenté de dissoudre l’organisation. Comble de malchance, elle avait été abandonnée par manque d’arguments juridiques. Pourtant ce mercredi, le verdict est tombé et il est sévère. Après avoir été totalement censuré de Facebook et Twitter en 2018, le groupe est officiellement dissout par décret ministériel.

 

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Montrer pacifiquement et sans troubles à l’ordre public que les frontières françaises et européennes sont de véritables passoires serait-il condamnable en 2021 ? Si le Conseil d’État valide la dissolution, alors quid des associations spécialistes d’agit-prop d’extrême gauche ? Que dire des militants de Greenpeace qui pénètrent illégalement dans des centrales nucléaires, des amis d’Assa Traoré qui manifestent avec la bénédiction des pouvoirs publics en plein confinement et de tous ceux qui font encore la véritable promotion du séparatisme dans notre pays, pour certains avec des subventions publics ? Un gouvernement faible avec les forts et fort avec les faibles.

 


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