L’ «islamo-gauchisme», un danger pour la société ?
Alors que le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a osé révéler que l’« islamo-gauchisme » régnait au sein de la société, revenons sur cette tendance qui se développe en France depuis quelques décennies.
La polémique gronde sur les bancs de la gauche. Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a fait part de son inquiétude à propos du manque de contradiction au sein des enseignements dans les universités françaises et de la tendance de certains enseignants à outrepasser le cadre de la recherche pour devenir de véritables prêcheurs du politiquement correct, oubliant la rigueur intellectuelle due à leur matière.
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Un tollé pour la ministre qui est conspuée par la partie gauche de l’Assemblée nationale mais qui reçoit un soutien inattendu dans ses conclusions de la part de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour qui l’« islamo-gauchisme » est « un fait social indubitable ». Après avoir été révélé par nos deux ministres, ce secret de polichinelle devient une affaire d’État et de politique publique. L’heure des comptes a sonné. Mme Vidal a décidé avec la participation du CNRS d’enquêter sur l’infiltration des idéologies de gauche au sein des campus français ainsi que sur la propagation de l’islamisme. Un pas en avant. Mais sera-t-il suffisant ?
Qu’est-ce que l’« islamo-gauchisme » ?
Une définition magnifiquement bien formulée, mais critiquable sur un point, a été énoncée par Christophe Barbier sur BFMTV. Celui-ci définit l’« islamo-gauchisme » comme étant « une théorie du milieu des années 90 née de l’autre côté de la Manche et importée ensuite sur le continent ». Une « partie de la gauche radicale » est ainsi amenée à penser que « le prolétariat classique [a] disparu ou [a] filé vers l’extrême-droite en France. […] Il faut [donc] remplacer ce prolétariat avec sa force révolutionnaire par les nouveaux damnés de la terre c’est-à-dire les immigrés musulmans ».
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Il faut seulement ajouter à cette définition que cet « islamo-gauchisme » est, en réalité, bien plus ancien qu’il n’y paraît. En France, toute idée, qu’elle soit stupide ou non, émane de figures intellectuelles célèbres. Cette émergence idéologique qu’est l’« islamo-gauchisme » s’est concrétisée sur le territoire national avec l’engouement d’une certaine partie de la gauche pour l’ayatollah Khomeini avec en premier lieu Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Michel Foucault. Se croyant partisans de la liberté, ils se sont fait planter des cornes en se rendant compte qu’une fois l’ayatollah au pouvoir, cette même liberté disparaissait sine die en Iran.
Mais cette idéologie ne s’est pas arrêtée aux frontières de l’esprit de Sartre, de Foucault et de Mme de Beauvoir, elle s’est transposée dans la politique actuelle sous un autre motif. Cette fois l’amour d’un chef religieux charismatique si cher aux fondateurs de la French theory est devenu un principe de non-discrimination à valeur quasi constitutionnelle. « Non à l’homophobie, non à l’islamophobie », voilà un résumé court de l’« islamo-gauchisme ». Nous voici arrivés dans un monde où les homosexuels se retrouvent à faire campagne avec les mêmes islamistes qui, dans leurs pays, les persécutent. Passionnant théâtre de l’absurde que ce début de XXIe siècle…
L’« islamo-gauchisme », quels stéréotypes ?
Le premier idéal-type est l’islamiste : son but est de faire entrer l’Islam dans toutes les sphères de la société quitte à faire alliance avec le mouvement LGBT. Une tactique de la dissimulation (taqîya) qui lui fera renier une partie de ses croyances en acceptant une alliance avec ceux qu’il abhorre le plus.
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Le deuxième idéal-type est le gauchiste de base : pas bobo pour un sou, il est de bonne foi et pense vraiment que des philosophies de vie aussi différentes que la théologique guerrière islamiste et le combat pour que l’humanité mange des graines et des racines sont compatibles.
Enfin, le troisième et dernier idéal-type est le gauchiste de mauvaise foi : il possède deux variantes majeures. Il y a d’une part, l’électoraliste qui préfère vendre la France à la découpe plutôt que de ne pas être réélu. Et il y a d’autre part, le moraliste qui promeut une morale d’ouverture infinie, bien souvent pour cacher son propre racisme.
Ce dernier idéal-type, pris avec ses deux variantes, est en réalité le seul blâmable. Celui-ci est touché par ce que nous pouvons appeler « l’imputation et l’imputabilité » : non seulement ces personnes sont coupables du néo-collaborationnisme qu’est l’« islamo-gauchisme », mais en plus ils savent que cette idéologie est délétère pour la France (en premier lieu d’ailleurs pour les réfugiés politiques ayant fui l’islamisme de leur pays d’origine !).
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Citons quelques exemples : Jean-Luc Mélenchon, qui marche main dans la main à « la marche contre l’islamophobie » avec le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), association dissoute depuis 2020 par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui l’a qualifiée d’« officine islamiste œuvrant contre la République » ; le syndicat UNEF, qui n’hésite pas à choisir pour porte-parole, Maryam Pougetoux, une femme voilée ; et Benoît Hamon, l’unique homme politique de France à avoir mangé un kebab en se filmant à Béziers, la ville de Robert Menard, afin de prôner la « diversité ».
Quel avenir pour l’« islamo-gauchisme » ?
Mais que l’on soit clair, cet « islamo-gauchisme » électoraliste et moraliste se retrouve aussi dans un « islamo-droitisme » patent. Alors que la gauche fait tout pour faire oublier ses tendances, la droite au contraire montre ses brebis galeuses quitte à fonder les bases d’un combat politique à mort à l’instar du débat Darmanin-Le Pen. Celui-ci s’est résumé en l’espèce à un dialogue de sourds pour expliquer à l’autre pourquoi il est trop doux avec le terrorisme et l’islamisme. La volonté de pacte avec le fanatisme n’est pas un fait politiquement ciblé mais diffus.
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L’avenir de la France peut donc se résumer en trois prophéties funestes :
- L’« islamo-gauchisme » gagne le combat des idées. Cela signifie que le gauchisme perd, absorbé par l’islamisme. Nous voilà dans une France houellebecquienne à la Soumission ;
- Les véritables valeurs françaises gagnent. Les islamistes sont emprisonnés ou renvoyés chez eux. Les néo-collaborationnistes sont écartés des instances du pouvoir et la France se reconstruit peu à peu (mais étant donné que nous sommes en France, des néo-collaborationnistes reviendront sur la scène, usant des ficelles que le diable boiteux utilisa en son temps) ;
- Les néo-collaborationnistes gagnent et restent en place. Pas de combat des idées mais un équilibre se jouera : faire en sorte que la France ne soit pas trop française, ni complètement islamiste. Si un de ces deux camps venait à prendre le pouvoir, cela serait la fin de leur carrière. Il faut laisser les braises de la guerre civile se mettre en place sur le brasier qu’est l’échiquier politique national pour perdurer.
Soumission, révolution ou guerre civile si l’idéologie « islamo-gauchiste » ne s’éteint pas rapidement, voilà les trois seules possibilités. Espérons que l’État se ressaisisse pour mettre fin à ce séparatisme qui se fait insistant et n’augure rien de bon. La volonté de Mme Vidal de faire le tri au sein des facultés est la bienvenue, mais sera-t-elle suffisante ? Rien n’est moins sûr ! « Dans tous les cas, l’espérance mène plus loin que la crainte » (Ernst Jünger). Continuons d’espérer tel le peuple très chrétien que nous fûmes mais gardons les yeux ouverts et l’esprit alerte tels les cartésiens que nous sommes.
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