La justice est symbolisée par une femme les yeux bandés, tenant d'une main une épée et de l'autre une balance.

La justice est symbolisée par une femme les yeux bandés, tenant d'une main une épée et de l'autre une balance.

En 2020, 55 % des Français se prononçaient pour le rétablissement de la peine de mort selon un sondage IPSOS. Face aux attaques quotidiennes que subissent les Français, le général Henri Roure s’interroge sur le rétablissement de la peine capitale en France.

 

Lorsque j’ai lu « le dernier jour d’un condamné », je me souviens avoir été ému. Hugo savait présenter ses idées avec la puissance d’un style inimitable. Quand j’ai lu « La ligne verte » j’ai été troublé par l’exécution de l’innocent John Coffey. Stephen King militait lui aussi contre la peine de mort. J’ai écouté les arguments de Robert Badinter et de quelques autres qui ont abouti à la suppression de cette sanction de notre droit pénal par la loi du 9 octobre 1981. Aucun ne m’a converti et mon émotion face aux récits bien présentés sur des cas exceptionnels pour convaincre de la nécessité de cette abolition s’est vite estompée face aux abominations que la France subit depuis de trop nombreuses années.

Les arguments avancés demeurent identiques. Ils sont simples à percevoir. Un pays civilisé ne peut pratiquer ce supplice. Le doute peut toujours subsister sur la culpabilité. L’amendement d’un assassin est toujours possible. Un moment de folie ne préjuge pas du caractère. La peine de mort n’est pas dissuasive. L’humanisme repose sur le respect de la vie.

Nos législateurs ont légiféré sur l’avortement avant de l’introduire dans la Constitution. Désormais, ils poursuivent leur erre et envisage le suicide assisté, notamment pour les personnes handicapées et souffrantes. Ils ne prévoyaient que sous la pression, d’évoquer les soins palliatifs. Certains, parmi les plus médiatisés, sans le moindre sens moral et récusant le simple fait que le vieillissement les atteindrait eux aussi, proposaient même l’euthanasie pour équilibrer le régime des retraites !

 

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Toutefois, unanimement, ces mandatés du peuple refusaient l’exécution des pires criminels. Une contradiction fondamentale ; quelque chose d’illogique. Notre société tue des innocents, achève ses Anciens et ses malades, et « protège » les violeurs, les égorgeurs, les semeurs de malheur, les trafiquants de drogues et les terroristes. Les faits sont indubitables, nous subissons, sous de fallacieux prétextes, une inversion des valeurs sur lesquelles repose la civilisation.

Dans un tel environnement idéologique, il n’est d’ailleurs nullement étonnant que les jeunes couples ne fassent plus d’enfants et que notre société souffre de l’ensauvagement de groupes qui lui sont hostiles et étrangers. Eux n’hésitent pas à tuer.

Ce rejet de la peine de mort, sanction ultime, s’inscrit dans une continuité idéologique. Il se trouve en absolue conformité avec l’engagement partisan d’une partie de l’autorité judiciaire, mais aussi avec le déversement de repentance et de culpabilisation, avec la condamnation de l’histoire, le déni du patriotisme et de la nation. S’ajoutent, comme justification à cet abandon de ce marqueur de la force de l’État, le souhait de fondre la France dans une masse européenne soumise et l’obéissance à des règles supranationales, y compris dans le domaine du Droit de la personne. Tant que nous accepterons cette dépendance, il sera impossible de revenir sur ces règles et de légiférer selon les intérêts de la France.

Tout cela est, en vérité, complété par le laisser-faire migratoire, rendant craintifs nos gouvernants. C’est aussi une conséquence du renoncement à l’affirmation de l’identité du pays, à l’indigence éducationnelle et à la faiblesse morale voire intellectuelle de ceux qui nous dirigent. L’ensemble participe à ce mouvement de décadence que les Français ressentent. Deux mots peuvent résumer cette situation créée par nos politiques et intellectuels : lâcheté et trahison du peuple français.

 

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Face aux horreurs que la France a subies et qu’elle subit toujours que valent ces arguments autant lénifiants que malhonnêtes ?

Se réfugier derrière une philosophie mettant en avant l’humain est une absurdité face au déversement d’inhumanité que nous connaissons. Comment peut-on accepter de banalement condamner à une peine de prison aussi longue soit-elle, éventuellement assortie de l’incompressibilité, les plus odieux et dangereux criminels ? Quelques-uns, parmi les plus sauvages, bénéficieront de l’excuse de minorité alors que leur dérive mentale est bien établie.

Nous savons que le système offre des réductions de peine et qu’une fois libérés, ces barbares récidiveront souvent et constitueront toujours une menace. Comment peut-on admettre que les chefs des mafias de la drogue, semeurs de morts lentes ou violentes, ou les terroristes notamment islamistes, continuent à diriger leurs ténébreux réseaux à partir des centres pénitentiaires ?

Aucune réforme du système aussi sophistiquée soit-elle, ne les empêchera de poursuivre leur existence criminelle. Certains iront même, très provisoirement, dans des établissements psychiatriques. Ils auront su influencer des médecins inaptes, malgré leur formation, à comprendre les ressorts de cultures étrangères et, en particulier, les fondements profondément violents des islamistes.

Comment peut-on oser imposer aux contribuables de loger, blanchir, nourrir, distraire et soigner ces rebuts de l’humanité et laisser persister de telles menaces sur leur vie ? En substance, le contribuable paie pour continuer à être en danger.

 

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Louise, petite fille innocente, a été poignardée par un garçon incontrôlé tout comme Philippine. Nicolas, Thomas, Killian… Inutile d’énumérer tous les morts que ces tueurs ont pu faire soit par rage, soit par mépris de la vie des autres, soit encore par idéologie religieuse. Ce serait trop long. Nous gardons en tête tous les attentats et les atrocités que notre peuple a subis. Ceux de ces tueurs qui ne sont pas morts à la suite de leur crime dans une action policière légitime, vivront et passeront quelques années en prison où ils bénéficieront d’un environnement protecteur. Ils sauront en profiter.

Selon un sondage de 2020, 55 % des Français tous bords confondus sont favorables à la peine de mort. Ils sont sûrement plus nombreux aujourd’hui. Si nous croyons ce qui est constant dans les constitutions de nos républiques, le peuple est souverain. Il doit être servi et obéi. L’adage ancien dit bien vox populi, vox Dei. Alors que la voix du peuple, qui serait celle de Dieu, s’applique.

Mais au-delà de la protection que la peine de mort offrirait contre certains, une telle décision prouverait, aux yeux de tous, la volonté des autorités nationales, jusqu’ici flageolante, de rétablir la puissance d’un État aujourd’hui dépendant, outragé et ridiculisé. En outre, elle rappellerait à l’autorité judiciaire la gradation des culpabilités et la nécessaire correspondance des peines à la nature des fautes et des crimes.

Il s’agirait ainsi de contribuer à la restauration de la sécurité de notre société et au retour du respect dû à l’État qui, je le rappelle, n’est que l’expression administrative et organisée de la France.

 


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