Henri de Foucaucourt : un officier, banquier, journaliste et moine français épris d’aventure
Publié le 18/12/2020
Henri de Foucaucourt est un officier, aventurier, journaliste, banquier et moine français. Véritable électron libre, il est un personnage aux vies multiples notamment connu pour son livre sur la Naissance du mythe gaulliste.
L’aventure, l’évasion, la recherche de soi… C’est peut-être en ces mots qu’il est possible de résumer la vie passionnante d’Henri de Foucaucourt. De l’Orient compliquée à l’Amérique du Sud en passant par l’Europe, l’Afrique et l’Antarctique, sa vie n’est que passion, voyage et projets ubuesques.
Une enfance douloureuse
Né le 21 avril 1906 au château de Belloy-en-Santerre, le baron Henri Morel de Foucaucourt grandit dans une famille de soldats français. Son père est officier d’infanterie, son grand-père maternel est général, son arrière-grand-père est maréchal et ministre de la guerre de Napoléon III et son frère deviendra aviateur.
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Sa jeunesse est marquée par le décès de sa mère alors qu’il n’a que 3 ans et par l’histoire de sa famille. Pensionnaire chez les Jésuites, le jeune Foucaucourt décide de choisir le métier des armes et rejoint la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr dont il sort en 1925.
La guerre, école de l’aventure
A sa sortie d’école, il est envoyé en Syrie, alors sous mandat français, pour prendre la tête d’un détachement de Druzes et lutter contre les Anglais dans le but d’assurer la sécurité du Djebel el-Druze. Son premier voyage en Orient marquera le début de sa vie d’aventurier. En 1939, il se marie avec Charlotte Goüin (1913-2009), fille d’officier. Trois enfants naîtront de cette union.
En 1940, l’armistice arrive et Foucaucourt choisit son camp. Ce ne sera ni de Gaulle, ni Pétain. Il rejoint l’Afrique où il croit pouvoir continuer la lutte. Il prend part à la formation de l’Armée de revanche et rentre dans l’Organisation de résistance de l’Armée (ORA). Il rejoint par la suite les troupes françaises d’Afrique du nord lors de la campagne de Tunisie pour repousser les forces de l’Axe.
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En 1943, il s’illustre à la bataille de Monte Cassino à la tête d’une compagnie du 8eme régiment de tirailleurs marocains, seule unité qui parvient à briser les positions allemandes. Lors de la campagne de France, il prend le commandement des commandos de France, futur 3ème bataillon de choc.
Retour à la vie civil
En 1948, Foucaucourt quitte l’armée avec le grade de colonel. Il reprend la banque en faillite de sa belle-famille, la banque Goüin à Tours, qu’il redresse. Banquier et homme d’affaires, il cherche sa place dans un monde qui n’est pas le sien. Rêveur, il s’essaye au journalisme et réalise différents reportages pour le journal Le Monde en Amérique latine. Mais sa vie ne lui suffit pas. L’aventure et ce besoin de liberté le hante.
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A 60 ans, il quitte sa maison reculée au fonds des bois de Souvigné-de-Touraine et donne tout ce qu’il possède pour partir finir ses jours au pôle Nord parmi les Eskimos. De ces déserts glacés, il envoie des chroniques à La Nouvelle République sur les Inuits. Mais sa nouvelle vie ne le satisfait pas. Apres quelques années passées dans le Grand Nord, Foucaucourt revient en Métropole et devient bénédictin à l’abbaye de Solesmes. L’appel du voyage a encore eu une fois raison de lui et il demande sa mutation au monastère de Keur Moussa au Sénégal où il dirige une usine de fromage pendant plusieurs années.
Le monastère est un échec et il rentre chez lui à Souvigné. L’ancien militaire, qui est devenu tour à tour banquier, homme d’affaires, directeur d’entreprise, journaliste et moine vit désormais en autarcie et rassemble ses écrits. Alors qu’il a multiplié les aventures féminines au cours de sa vie, Foucaucourt trouve son deuxième amour avec Marguerite Le Ribot, qu’il rencontre… devant chez lui. Elle a 40 ans, lui 80 ans. Ils vivront 10 ans ensemble avant qu’Henri de Foucaucourt ne décède le 23 novembre 1996 à l’âge de 90 ans à Paris avec le sentiment d’une vie bien remplie.
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