Après la publication d’un sondage début septembre, le débat a été remis sur la table : POUR ou CONTRE le rétablissement de la peine de mort ? Cette étude nous révèle également que les Français veulent le retour d’une forme d’autorité à la tête de l’État.
Selon une étude Ipsos/Sopra Steria en date de septembre 2020, 55% des Français seraient favorables au rétablissement de la peine de mort (+ 11 points par rapport à 2019). L’étude révèle également que les personnes classées à droite de l’échiquier politique y seraient majoritairement favorables (RN 85% et LR 71% + 23 points). À noter que cette augmentation se ressent également à gauche avec une progression de 31 points sur un an pour les sympathisants de LFI et du PCF.
Les Français et la peine de mort : une longue histoire
Cette étude vient s’ajouter au débat sur « l’ensauvagement » de la société qui a animé les plateaux de télévisons tout l’été. Pendant plusieurs semaines, certaines personnalités de la sphère politico-médiatique ont soutenu avec un certain aplomb qu’il ne s’agissait que d’un « sentiment d’insécurité ». Pourtant, sept Français sur dix estiment que le terme d’ensauvagement de la société est approprié pour décrire la situation. De même, pour la peine de mort, une majorité des Français y est favorable alors qu’aucun homme politique ne propose de consulter les citoyens sur ce sujet.
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« Voyez, examinez, réfléchissez. Vous tenez à l’exemple. Pourquoi ? Pour ce qu’il enseigne. Que voulez-vous enseigner avec votre exemple ? Qu’il ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu’il ne faut pas tuer ? En tuant. » Voici ce que disait Victor Hugo le 15 septembre 1848 à l’Assemblée constituante. Au XIXème siècle, des intellectuels comme Hugo militent pour l’abolition de la peine de mort. Au fil du temps, cette volonté perdure. Il faudra attendre le 24 janvier 1981 pour que l’abolition de la peine de mort figure au programme des « 110 propositions pour la France » présenté par le Parti socialiste et son candidat François Mitterrand pour l’élection présidentielle. Robert Badinter, alors garde des Sceaux, présente le projet de loi qui sera adopté par l’Assemblée nationale ainsi que par le Sénat entre le 17 et 30 septembre 1981. Enfin, le 10 octobre 1981 la loi paraît au Journal officiel. Rappelons qu’à l’époque, les positions de Robert Badinter et Victor Hugo au XIXème siècle ne reflètent pas la pensée majoritaire des Français.
« Les meurtres, les viols, la pédophilie et autres crimes de cette nature doivent être punis de la peine de mort » nous confie Camille, étudiante en médecine à Reims et partisane de la peine capitale. « En revanche, il faut faire attention à la légitime défense qui peut être considérée par la loi comme un meurtre ». Selon elle, ce châtiment doit donc être très sérieusement encadré par la loi. Un dossier solide doit être constitué pour éviter toute erreur judiciaire. Cette législation permettrait de dissuader certains comportements face à l’insécurité quotidienne qu’elle juge « grandissante ». « Regarder derrière soi dans la rue est devenue une habitude quand on se balade en ville ».
L’importance du chef
L’étude commandée par la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne met également en lumière l’importance du chef. 82% des Français penseraient ainsi que la France a besoin d’un vrai chef pour remettre de l’ordre. Après des mois de faits divers plus tragiques les uns que les autres (Axelle Dorier, Philippe Monguillot…), les attentats de ces dernières années, les forces de l’ordre ainsi que les pompiers agressés, les Français ont constaté avec effroi l’impuissance politico-judiciaire française, ce qui peut expliquer les résultats de ce sondage.
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« Un chef doit avant tout se faire respecter, écouter, agir que ce soit avec l’avis du peuple ou avec ses ministres » estime Martin, un cuisinier de Rocamadour. « Nous vivons dans une démocratie qui est le régime politique dans lequel le peuple est souverain ». Pour lui, la notion de chef est vitale et la diversité de son entourage nécessaire. « Le chef doit pouvoir s’entourer de l’ensemble des classes sociales afin d’avoir un regard critique sur son pays ». A l’Assemblée Nationale, seul un député est issu du monde ouvrier.
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